Conseils de lecture

Neuf 7,95
Occasion 4,00
Conseillé par (Libraire)
24 novembre 2017

Être un slime peut avoir bien des avantages...

Dans la grande tendance des titres basés sur le principe de réincarnation, après Re:Monster, après Re:Zero, Mushoku Tensei, Tanya the Evil, voici la version gluante !

Satoru, banal et sympathique salaryman de 35 ans, se fait poignarder dans la rue. Au moment de mourir, une voix étrange résonne dans sa tête, lui annonçant le gain de deux capacités tout aussi obscures : "prédateur" et "grand sage". Encore capable de penser, Satoru découvre qu'il n'est pas décédé, mais qu'il est devenu la créature la plus faible d'un monde fantastique ! Pourtant, grâce à son flegme, son optimisme, et sa débrouillardise, cette petite boule de gelée pourrait bien devenir un pion majeur, sinon l'élément déclencheur des futurs événements dramatiques qui vont frapper ce monde.

Loin d'être un simple titre se contentant de surfer sur la thématique à la mode, Moi Quand je me Réincarne en Slime charme par ses découpages graphiques et narratifs originaux et inspirés. Son personnage principal, ni trop asocial, ni trop mégalomane, permet de s'identifier à lui facilement. Le récit principal avance assez rapidement sur ce premier volume, sans pour autant tout dévoiler, certaines zones d'ombre restant particulièrement intrigantes.

Pour une première rencontre, ce petit slime m'a totalement charmé, et j'attends avec impatience la suite de ces aventures aussi amusantes qu'inattendues.


1

Pika éditions

Neuf 7,20
Occasion 4,00
Conseillé par (Libraire)
10 novembre 2017

Plongez dans un monde désespéré, en quête d'humanité !

Difficile de rebondir après un succès retentissant. L’auteur est attendu au tournant, les expectatives sont plus hautes que jamais. Le risque de décevoir est encore plus grand lorsque la nouvelle œuvre traite un sujet, un univers différent de la précédente (coucou Silver Spoon injustement boudé par certains fans de FMA juste parce que “ce n’est pas de la fantasy alors c’est nul”). Pourtant, après A Silent Voice, Yoshitoki Oima décide de quitter le registre de la tranche de vie pour partir dans un monde fantastique sombre, parsemé de réflexions métaphysiques. Et c’est une complète réussite sur son premier volume.

Quelqu’un, un jour, a déposé une sphère sur Terre. Cette sphère, dotée du talent de mimétisme, va rentrer en contact avec une pierre et la copier, puis croiser un loup mortellement blessé. De pierre, elle va se transformer en loup, et partir découvrir le monde, sans aucune notion de survie, comme la soif, la faim ou la douleur. Sa condition lui permet cependant d’être immortelle, ressuscitant après chaque décès. Sa route va croiser celle d’un jeune garçon, dernier survivant d’un village perdu dans un désert de neige. Une amitié maladroite va se développer entre les deux êtres, mêlée d’espoir et d’incompréhension.

Je m’arrête déjà là pour le résumé, les dix premières pages ne doivent pas être dépassées afin d’éviter les spoils. Impossible d’en dire plus sans gâcher les émotions qui découlent de la lecture. Et des émotions, il y en a à foison, nous envahissant une fois plongé dans To Your Eternity ! Joie, frustration, tristesse, colère, désespoir... C’est parfois même trop pour enchaîner un chapitre à l’autre, une pause s’imposant pour se remettre d’un tel tourbillon de sentiments.
Oima met en exergue un personnage central immortel mais creux, au ressenti incomplet, incapable de s’en sortir seul, et ses différentes rencontres dont la sensibilité exacerbée s’oppose à leur fragilité dans ce monde impitoyable. Le dessin délicat, contrastant avec la dureté de l’univers, le découpage ambitieux (parfois trop même, quelques erreurs sont repérables par moment, mais rien d’affreux) sur des angles de vue originaux, tout cela rehausse encore l’impression de danger, de perte de repères et d’immensité inconnue entourant les protagonistes.

Ce n’est peut-être que le premier tome, et il est toujours difficile de juger un titre avec aussi peu, mais c’est déjà un coup de maître de la part de Oima, ne serait-ce que par le premier chapitre, absolument magistral. Beau, profond, traumatisant, To Your Eternity démarre fort, et semble parti pour mériter autant d’éloges que A Silent Voice, dans un registre bien différent.


7,90
Conseillé par (Libraire)
9 novembre 2017

L'amour improbable entre deux personnes blessées.

Après la nouvelle vague Shonen de l’année 2016, place au renouveau du Shojo pour 2017 ! C’est l’avalanche d’excellents titres, et Après la Pluie en fait déjà partie dans son style tranche de vie, dès le premier volume !

Akira est une jeune fille introvertie, responsable, et presque trop sérieuse. A 18 ans, elle dénote auprès des autres filles de son âge. L’athlétisme et son petit travail de serveuse sont ses deux passions, la seconde surtout par la présence de Kondo, le gérant de 45 ans, au caractère blasé et débonnaire. Ce dernier, martyrisé pas les clients autant que par ses employés, se laisse piétiner sans réagir. Quelles raisons poussent cette jeune fille à être fascinée par cet homme qui a plus de deux fois son âge, qui commence à perdre ses cheveux et qui n’inspire pas grand-monde ? Mais finalement, faut-il vraiment trouver des raisons pour justifier à cet amour inhabituel ? L’amour a ses raisons que la raison ignore...

A partir d’un sujet compliqué qui aurait pu partir sur un ersatz de “Lolita” ou de “Sugar Daddy”, Jun Mayuzuki crée un récit sensible en maîtrisant autant son rythme de narration que le développement de ses personnages. Émiettant à chaque chapitre des bribes du passé de ses deux protagonistes, elle nous permet de comprendre peu à peu ce qu’ils ont vécus. Les personnages secondaires sont tout aussi bien amenés, apportant chacun un moyen de se recentrer sur les émotions des héros. Le dessin s’oriente plus sur un style proche d’une tranche de vie Seinen que du Shojo, même si certains codes Shojo sont présents, comme pour créer un mélange peu banal comme le couple principal de l’histoire.

Délicat, drôle, finement écrit, Après la Pluie est une très bonne surprise sur son premier tome, et donne vraiment envie d’en savoir plus sur l’avenir de la relation entre Koncho et Akira !


8,95
Conseillé par (Libraire)
8 novembre 2017

Un récit d'aventure, inspiré de faits historiques, rempli de passions !

“Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement (et tout sera réparé) que vous n’avez fait ici qu’un somme tandis que ces visions vous apparaissaient.”
[Le Songe D’une Nuit d’Été - William Shakespeare]

Après le très sympathique Springald, le Black Museum rempile pour nous relater le récit exceptionnel d’une femme exceptionnelle : Florence Nightingale, qui a révolutionné l’univers médical au 19ème siècle.

Le théâtre de Drury Lane a la réputation d’être hanté. Un homme vêtu de gris apparaîtrait durant les premières représentations de pièces à succès. Ce fantôme répondant au sobriquet de Grey n’aspire en fait qu’à la quiétude des âmes l’entourant, âmes apaisées durant un spectacle de qualité. Sa surprise est donc grande le soir où une jeune femme se présente devant lui, consciente de sa présence et capable de dialoguer avec lui. Florence Nightingale le supplie de mettre fin à sa vie, son âme étant torturée au plus haut point par des visions de monstres posés sur les épaules des gens. Grey va finir par accepter le marché, mais passionné de drames classiques, il va émettre une condition : Florence n’est, à ses yeux, pas encore assez désespérée. Il ne la tuera qu’une fois qu’il ne lira dans son regard plus le moindre éclat d’espoir. Le fantôme va alors suivre Florence dans une destinée incroyable, entre lutte des classes, lutte pour l’indépendance des femmes, mise en place des méthodes modernes de soin infirmier et découverte des horreurs de la guerre.

Kazuhiro Fujita est fou. En tout cas, c’est ce que ses œuvres peuvent laisser transparaître. Son dessin très particulier est aussi fouillé qu’original, son trait aussi maîtrisé que fuyant, ce qui peut provoquer une aversion pour qui ne fait pas l’effort d’accepter ce style si peu académique. Pourtant, ce serait renoncer bien vite à un auteur à l’imagination fertile et aux histoires fascinantes, bien moins fou qu’on ne pourrait le croire.

Pour preuve, prendre la biographie de la première infirmière moderne et y rajouter une pointe de fantastique et de romance, quelle idée ! Le duo Grey-Florence est merveilleusement attachant, Fujita respecte scrupuleusement les événements majeurs de la vie de Nightingale, quitte à les passer sous forme de métaphore (le monstre sur ses épaules représente la dépression qui la hante depuis toute petite, la persuadant de l’inutilité de son existence, et la forçant à se plonger dans le travail pour ne pas sombrer), nous dépeint le 19ème avec beaucoup de justesse, et les catastrophes que peuvent provoquer l’abus d’administration, l’apathie des puissants, le patriarcat, l’égoïsme, la cupidité et la jalousie. Portrait d’une société pas forcément si éloignée de la nôtre et de nos scandales actuels.

Instructif, dense, puissant, rendant hommage à une personnalité féminine iconique, Ghost & Lady est un incontournable.


8,45
Conseillé par (Libraire)
7 novembre 2017

Dans le donjon, personne ne vous entendra vous goinfrer...

Avis aux joueur(se)s de jeux de rôle, voici votre nouvelle référence pour rendre fou votre MJ ! Patchwork improbable entre Food Wars et Naheulbeuk, cette nouvelle série est un véritable régal (ahah !).

Laïos, chevalier aventurier et chef d’une petite guilde, tente d’atteindre le dernier étage d’un gigantesque donjon, créé par un sorcier mégalomane. Malheureusement, une rencontre avec un dragon rouge va sceller le destin de la prêtresse du groupe, et soeur du chevalier, qui aura le temps de téléporter ses amis avant de se faire croquer. Revenus à l’entrée du donjon sans argent et sans vivres, la guilde se sépare et se voir réduite à trois membres : Laïos, Marcyle l’elfe magicienne et Tylchak, le halfling voleur. Abandonnés, affamés, fauchés, leur dernier espoir de récupérer le corps de leur amie avalée par le dragon pour la ressusciter est de retourner dans le donjon, affronter ses monstres, et les cuisiner.

Horrifiée à cette idée, Marcyle refuse tout net, mais la discussion est interceptée par un nain, qui propose au groupe de servir de guide et de cuisinier, car il vit dans les premiers étages du donjon depuis quelques années. La nouvelle équipe repart ainsi, incertaine de ce qu’ils vont affronter et surtout ingurgiter...

Gloutons & Dragons se résume à trois ingrédients : de l’heroic fantasy, des recettes de cuisine aux ingrédients improbables et beaucoup d’humour. La mixture est savamment dosée, sans oublier de respecter le but principal de l’histoire : retrouver le dragon et ramener la soeur de Laïos au plus vite. L’inventivité est omniprésente dans le bestiaire, tout comme pour les environnements, les pièges, les recettes, les autres aventuriers. L’univers est incroyablement vivant, fluide et cohérent dans ses folies.

Si vous voulez vous amuser dans un récit fantastique à la base ultra classique mais complètement réinventée, de plus dotée d'un vrai fil conducteur, sautez sur Gloutons & Dragons, vous allez passer un excellent moment.